samedi 1 mai 2010

Contes d'apnée - Carajillo

Didier de Lannoy
Contes d'apnée

histoires courtes, scraboutchées sur une musique débranchée de Thelonious Sphere Monk (j’ai toujours voulu écrire comme Thelonious Monk !), de Fela Anikulapo Kuti, de Luambo Makiadi, d’Isaac Muzekiwa (à la Samba !) (vers 5 heures du matin !) ou d’Abdullah Ibrahim, qui se veulent drôles (mais ne font rire personne), érotiques (mais ne font jouir personne), politiques (mais ne changent la vie de personne), insensés (mais ne font perdre la tête à personne) et cruels (mais ne troublent le sommeil de personne)
2003-2005
Extraits - En vrac


Carajillo

Djuna ne dort jamais la nuit et
- On te réveille à quatorze heures, non ? Tu n’dois pas aller à une manif contre le racisme cet après-midi, non ? Ou contre G.W. Bush, le virus H.I.V., le Vlaams Belang, la directive Bolkestein et le réchauffement de la planète, non ? Ou pour la Tchétchénie et l’annulation de la dette extérieure des pays rackettés (paupérisés et faminisés) par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, non ?

n’étudie pas (assez ?) (du tout ?) le jour mais
fait de la break-dance (avec talent) et joue du berimbau (avec talent) et dessine
1 sur des enveloppes de banque Fortis ou au verso de notes de cours de la faculté de droit de l’Université Libre de Bruxelles (avec talent) et surfe sur internet (avec talent) et s’offre des coupes américaines aux fraises2 et les savoure (avec talent) et lance des coups de pied acrobatiques sur une scène de Gand ou de Paris ou de Las Vegas ou sur la pelouse du bois de la Cambre (avec talent) et roule à contresens et à volle gas sur un vélo sans phare ni freins3 et se casse la gueule dans la rue de la Croix à Ixelles (avec talent) et ne supporte pas qu’on lui et parle d’argent et qu’on lui recommande de bien s’alimenter4 (avec talent) et compose des pièces de rap ou de soul music (avec talent) mais
- Tout le monde ne suit pas le même chemin, non ?

décide de s’offrir une ou plusieurs année(s)
5 sab-
- Les pommes de terre, les aubergines et les tomates sont des fruits ou des légumes, oui ?
batique(s) pour sortir un disque avec ses potes et monter et gérer un site de capoeira sur Internet. Je ne me sens pas à la hauteur. Ana a des bouffées de chaleur et une fringale de pralines Neuhaus
6, Marcolini, Wittamer ou Godiva7 et
de soleil Zaïko (elle souffre d’un manque évident de sommeil
8 et d’affection9
et désespère
10 de se faire servir un café au cognac
- Un carajillo !

dans le bistro-resto de Michel
11 et
- Ça, je ne peux pas faire !

Odile)
12. Elle voudrait que je lui casse un œuf sur la tête et que je lui masse les épaules et le dos et que je l’embrasse sur toutes les fesses et
aussi dans le cou. Elle voudrait même s’acheter de nouvelles

- Des cuissardes fourrées !
bottes pour le prochain hiver et
un soutien-gorge noir drapeau et une petite culotte jaune maillot et
une paire de bas rouges chiffon
13. Je
ne me sens pas à la hauteur. Hortense a des problèmes de dos
14, de reins, de dents
- Au moins trois molaires à arracher ! Et peut-être aussi trois dents de sagesse !

de chômage et d’argent. Et le coquin (qui faisait si bien la cuisine ivoirienne) de Sonia, sa meilleure copine
15, vient de mourir d’un ar-
rêt cardiaque à Paris. Je
ne me sens pas à la hauteur. Un paumé et son animal de compagnie font la manche à l’angle de l’avenue de la Toison d’or et de la chaussée d’Ixelles ou

- Scusez-moi, M’sieur-Dame, vous n’auriez pas cinquante cents pour moi et mon furet manger
16 ?
- Désolé, je n’ai pas de petite monnaie sur moi !
- Caca sur ton doigt ! Vous ne… Vous êtes… Vous n’avez…
- Je n’ai que de gros billets de vingt ou de cinquante euros ! Je suis vraiment désolé !
- Vous êtes tuberculeux !

dans les couloirs du métro bruxellois. Sans doute a-t-il raté la vie de sa femme et celle de ses mômes
17.
- Bonjour, comment ça va ?
Il me ressemble tellement que je le trouve antipathique. Je

- Et comment va la santé ?

ne me sens pas à la hauteur. Eric ne se plaît pas trop dans son nouveau boulot et se prépare à devenir (et Alice) papa (et maman) et
à me faire grand-père pour la cinquième fois. Il découvre enfin qu’il n’est pas né pour travailler toute sa vie dans le service de comptabilité d’une entreprise japonaise
implantée à Braine l’Alleud et
rêve d’entreprendre de nouvelles ét-
- D’agronomie tropicale !
udes qui lui permettraient de re-
commencer sa vie ailleurs et autre-
ment. Je
ne me sens pas à la hauteur. Nadine a des problèmes d’écoulement de douche et des pannes de cœur. Elle habite le Bronx, au bas de la rue Malibran, mais

- Pour les enfants !

envisage de déménager dans un autre

- Quand même pas trop loin de leur école actuelle !

quartier du vieil Ixelles. Elle décide de cesser d’arroser et de pailler les vieilles plantes de sa maison de repos (souffrant autant de la canicule que du gel) de la chaussée de Vleurgat et de reprendre et de terminer des études d’infirmière. Elle va perdre une partie importante de son salaire et ne voit pas trop comment
s’en sortir. Je
ne me sens pas à la hauteur. La radio-cassette du salon tombe toujours en pan-
ne. La courroie de la machine à laver risque encore de lâ
-cher. La porte de la cour refuse à nouveau de se fer-
mer. Les WC de l’entresol et l’évier de la cuisine sont une fois de plus bou-
chés. Je
ne me sens pas à la hauteur. Lianja a appris à conduire la voiture de sa mère et
- A partir de maintenant, mon coco, c’est toi qui iras faire les courses18 !
se retrouve corvéable à merci19 mais
gère, dans sa chambrette, une oasis de liberté : un cyber-café, une discothèque, un salon de thé à la menthe et un dortoir de visionnage de DVD. Et se découvre un kyste dans le cou
- Ce n’est pas un kyste, c’est un ganglion !
et se cher-

- Ce Lianja-là qui, le 12 novembre 1998, déclarait à tout venant
20 que « les filles, ce n’est que loisirs et vanité » ?
che une chouette petite amie. Je

- Soi-même !

ne me sens pas à la hauteur. Noko Albert meurt à Kinshasa et Ya Claude débarque à Bruxelles. Je
ne me sens pas à la hauteur.



1 Des mangas ou des bédés érotiques ?

2 Chez le glacier Zizi (Gabriel Izzi !), installé au croisement de la rue Vanderkindere et de la rue de la Mutualité (pas loin de chez Rachou et Laura, Marie-José et Joy) depuis bientôt soixante ans et quatre générations.

3 Ne portant ni casque, ni gants, ni coudières, ni genouillères, ni lunettes de soleil (ou de pluie), ni veste fluo.

4 - Djuna, il y a une crotte qui te pend au bout du nez !

- Ne me parle pas de bouffe, s’il te plaît !

5 Ou toute une vie sabbatique (les yeux cernés) (la voix cassée) (les jambes et les bras tatoués d’ecchymoses) (noires, bleues, rouges, jaunes) de chasseur de lucioles dans le lit d’un torrent !

- Djuna-la-Science a décidé de casser son bic ? Et de devenir artiste indépendant ?

6 Ouvrant une pharmacie à Bruxelles, dans la galerie de la Reine, en 1857 ?

7 Tous des immigrés ? Leonidas aussi ?

8 Il s’agit-là d’une affirmation péremptoire qui ne repose sur aucune base juridique généralement quelconque (conteste l’intéressée par voie de conclusions)

9 Autre affirmation péremptoire ! Quand donc cesseras-tu de parler à la place des gens ! Et de t’approprier leur vie ! Et de t’imaginer pouvoir la raconter mieux qu’eux ! Et d’imputer aux gens des propos qu’ils n’ont jamais tenus ? Africaniste, va !

10 Et désespère-t-elle aussi

- Qui veillera sur mes vieux jours ?

de devenir une moyenne-petite-grande bourgeoise (rehaussant de sa présence enthousiaste et charismatique le vernissage d’une exposition collective de Pascale de Villers, de Marianne Berenhaut, de Roby Combain et de Walter Swennen à la Maison du Livre de Saint-Gilles ?) (ou les BBQ d’anciens combattants - joues flasques, nez fuyants, lèvres avachies, bides bedonnants, intestins chamboulés, organes sexuels atrophiés, planchers pelviens fragilisés - d’une ex-gauche ex-révolutionnaire ?) (ou les communions solennelles zaïro-congolaises ?) (ou les mariages en jaune hispano-syriens ou les matangas de copains et de copines de son bitard de mari défunt ?) comblée dont les grands et beaux fils (un brillant avocat et un riche médecin ?) pourvoiraient avec piété (un moniteur de gymnastique-acrobate et un garde du corps ?) à ses besoins et à ceux de toute la famille élargie (XXL).

11 Au Tournant ! Où Michel et Jipéji à toute heure, son complice, ont écrit (au comptoir et en cuisine) un livre qui se mange !

12 Et de Magali et de Lana et de Amal. Et de Jipéji déjà (achève ton verre et rentre à la maison, n’urine pas sur la façade des gens et ne dégueule pas sur leur trottoir !) (cessez de me donner des ordres !) (boutonne ta veste, ferme ta braguette et rajuste ton dentier !) (arrêtez de diriger ma vie !) dont la maman regardait Télé-Luxembourg avant tout le monde, à Florenville, dans les années 60 (avant Nassogne !) (avant la buvette de la gare de Marloie ou celle de la gare de Jemelle !) (avant Namur !) (avant La Plante !) (avant Saint-Josse !) (avant Leuven !) (avant Kinshasa !). Et de Georges (alias Haut Risque). Et de Greg et de Stéphanie et de Vincent. Et de Kungu et de Jamal et de Toula et de Mohamed et d’Antoine et de Maurice et de Polydor-Edgar (qu’on ne voit plus comme avant) (du temps de Ma Cuisine). Et des parents d’Arno (qui ne peuvent pas couper les arbres de la forêt, chasser le gibier et cueillir les cèpes mais ont quand même le droit de ramasser du bois mort pour en faire des balais et) (dont la plage de gazon est utilisée comme lieu d’aisance par les chats) (pas les nôtres !) (ceux des voisins !) (et comme banc solaire par Ana) (qui s’y fait rissoler les abattis et fumer les miches et laquer le canard) (l’enterrerai-je dans la grande urne à géraniums qui sépare la salle à manger de la cuisine ?) (avec son nounours, son lapin en peluche et son doudou ?) (en tassant un peu on doit pouvoir y arriver !) (avec son quoi, son quoi, son quoi ???) (!!!) (ou disperserai-je ses cendres sur la pelouse du jardin d’autrui ?) (à supposer qu’elle crève avant moi, évidemment !) (ce qui, d’un point de vue statistique, n’est certainement pas gagné !). Et de Gauthier et de Violaine. Et de Marc et de Nicole. Et de Monik (qui me greffe ou me tatoue un zizi d’angelet sur la braguette et) (vente à la découpe !) (débite en parts sociales le cochon rosâtre-vert ou rose-verdâtre qu’elle expose au fond de la salle du restaurant, à droite, près de la porte des chiottes) (toujours assis sur le cul !) (peut-être a-t-il des vers intestinaux ?) (ou bien souffre-t-il d’hémorroïdes ?). Et d’Andrew (un whisky, un hareng et un cul !). Et de Cacao. Et de Nelly (qui rit en amour ailleurs ?). Et de Fred et de Frank et de Celia. Et de Filip (le Lion d’Or !) et de Césarine (qui commence à se sentir mal à l’aise dans le Matonge des Blancs) (j’ai l’impression que Michel et Odile me cherchent, oui?) (et préfère prendre son verre au Carrefour) (mais peut-être que Vieux Henri et Honorine aussi, non ?). Et de Daniel l’architecte (qui sardonise et vampirise et) (ne vient jamais seul au Tournant mais) (où les trouve-t-il ?) (amène toujours avec lui une « toute dernière ») (d’où les sort-il ?) (bien méchante et vraiment dégueulasse) (comment fait-il pour les blouser ?) (qu’il raconte aux piliers du comptoir). Et de Jeremy (qui boit mieux le français qu’il ne le parle). Et de l’autre Didier (qui ne débarrasse pas la table et ne fait jamais la vaisselle) (rêve seulement !) (après un bon repas mais) (danse sur ta tête !) (s’étend sur une chaise longue au soleil) (allons jusqu’au bout de l’été !) (et change les arbres de place aussitôt que les néo-fermiers sont allés faire visiter leur hameau aux pedzouilles de la grande ville) (Alain et Françoise et Michod et Jipéji encore) (et qui sait si bien caresser les chats d’autrui). Et de Bob DangerField et de Yaki (qui écrivent sur les murs et) (blubblub !) (arrachent la couche-culotte du petit Jésus et) (et que qui peut pisse !) (injectent de la colle instantanée dans les serrures des portes d’entrée de l’I.N.R., du sous-commissariat de police adjoint de deuxième classe de la rue Alphonse De Witte, de la Justice de Paix du canton d’Ixelles, de l’école des Etangs et de l’église Sainte-Croix mais) (qui seraient de très méchante humeur parce que le chien de Céline a failli croquer la petite boule de poils de Nele) (C‘est Jipéji toujours qui raconte ça partout ?) (E bongo !). Et de Jean-Paul et de Violeta (les fermiers-traducteurs-restaurateurs dont question ci-dessus qui, pendant la journée, quand les gamins jouent à l’extérieur, rassemblent leurs orties en divagation et les parquent dans l’enclos des poules et des canards). Et de Ahmed (le papa de Lana). Et de Ahmed (le patron du Consul) (à ne pas confondre avec le Conseil ! précise Jipéji enfin, alias la belle-mère de tout le monde) (sans exclusive !) (alias le pilote de l’avion de Natacha) (alias le Grognon). Et de l’homme à la casquette de « marinero argentino » (qui dénoue sa longue tresse de cheveux gris et se redonne un coup de peigne brillantiné devant une psyché, enfile son plus bel habit de drag-queen, se couche sur un lit à baldaquin, se met des boules Quies dans les oreilles, joint les mains, inspire, expire, pète, rote, se retient de pleurer, bande pour la dernière fois, ferme les yeux et attend la mort et) (se réveillera quelques heures plus tard) (qu’est-ce que je fous ici ?) (complètement guéri d’une mauvaise grippe et) (dans le gaz !) (sortira en titubant du camion frigorifique dans lequel on l’aura entreposé, grommellera qu’il a froid, se rappellera ne pas avoir pris son petit-déjeuner et demandera qu’on lui serve rapidement une petite collation).

13 Un corbillard, une ambulance et une autopompe !

14 On ose me dire que ma fille aînée souffrirait de la même maladie que le WTC (avant le 11 septembre 2001) : Elle aurait une jambe plus courte que l’autre…

- Le cacabette d’Arlette a sali carpette ? Omona wapi ? Ça va pas la tête ? Zal 't gaan ja ?

15 Et les autres, alors ? Toutes ses amies sont sa meilleure copine, non ?

16 Droit de poubelle à payer aux serveurs des restaurants du coin.

17 Père négligent (ne pas avoir amené ses enfants aussi loin qu’ils pouvaient aller ?), mari défaillant (avoir séduit une jeune fille innocente par la promesse d’un mariage en Belgique ?) (et ne pas l’y avoir fait rêver, rire et jouir aussi souvent et aussi longtemps qu’elle l’aurait mérité ?), ami maladroit (avoir été impuissant à soulager la détresse de Kaby), écrivain sans talent (ne pas avoir cherché sérieusement à soudoyer les marchands de papier ?), juriste incompétent (ne pas avoir réussi à perdre le seul procès – intenté par Nadine et Bernard à la Régie des Bâtiments - qu’il ne devait pas gagner ?)…

18 Achetant à Aldi (l’Economat du peuple de Mpoto !) tous les produits de première nécessité : cartons de lait demi-écrémé et de jus de fruit, ice-tea, bouteilles d’eau plate, chips, tomates, concombres, poivrons, carottes, patates, bananes, oranges, pommes Jonagold, margarine, sel, sucre, yoghourt, confitures bulgares, chocopasta, miel, vermicelles, nouilles, macaronis, spaghettis, lasagnes, pizzas, lardons, crevettes grises épluchées, boudin blanc sous plastique, salami, jambon, tranches de Gouda et pain Bimbo pour les croques, savon de vaisselle, papier hygiénique et essuie-tout... Mais pas le hachis de bœuf, les merguez, l’épaule ou le gigot d’agneau (chez Mimoun) (qui, depuis peu, a fermé son commerce) (pour cause de retraite, de dettes ou de déprime ?) (que va devenir le quartier ?) (qu’aurions-nous pu faire ?) (qu’avons-nous négligé de faire ?) (à qui raconter notre vie maintenant ?) (à Himi ?) (au boucher de Najat ?). Ni les cartons de vin, les casiers de Jupiler, les packs de Leffe brune, les bouteilles de Vittel ou de Spa, le café moulu, le steak d’autruche ou de bison ou de kangourou, le hachis de porc, le beurre de ferme salé, le fromage de chèvre ou de brebis, le tarama, la poudre à lessiver, les œufs Colombus et les cartouches de cigarettes Camel (chez Delhaize). Ni le riz parfumé (chez le Chinois de la rue Goffart dont j’oublie toujours le nom). Ni le pain « double cuit », ni les tartes aux framboises et aux fraises (chez Vermeulen). Ni les courgettes, les poireaux, les olives, le céleri, les salades romaines, les caisses de mandarines, les sacs de semoule, les poires du Chili en provenance d’Afrique du Sud, les avocats, les melons et les pastèques, les bottes de menthe et de coriandre (chez Gourad). Ni les boîtes de bisque de homard, les tranches de lard salé, les spierings de porc, les maatjes et les pintadeaux (chez Van Den Steen) (et non pas Van Der Steen comme le pensait Françoise !). Ni le pondu, l’huile de palme, le makayabo, le ngolo, le tilapia, le mboto, le malua, le lamer (alias mpiodi) (alias thompson), le mfumbwa, le lumba-lumba, le ngai-ngai, les dongo-dongos, les bilolos, les bottes de matembele et de biteku-teku (ou herbes de saint André ! d’après Moseka) (Moseka est-elle crédible ?), les makemba, les bisamunyus, les ailes et les gésiers et les pilons de poulet, les mayebos, le pili-pili, le fufu, les mbinzos et les kwangas, le lotoko, le nsamba, le lungwila, le tangawisi, les pagnes, les perruques, les mèches et les produits éclaircissants ou défrisants (dans plusieurs boutiques de la chaussée de Wavre ou du Couloir de la Mort) (ou chez la maman ghanéenne du bas de la rue du Collège) (dont bouc ressemble étrangement à celui d’Alain Brezault).

19 Et c’est aussi lui (mais ça commence à le faire chier ?) qui assure une liaison automobile quasi-quotidienne entre les différents côtés (cour, jardin, cave et grenier) de la famille, non ?

20 C’est absolument insupportable ! Pourquoi chaque secret que je leur confie doit-il être répété par mes parents à, au moins, 2,7 personnes par semaine ?s’interroge ce Lianja-là lui-même. Et s’indigne-t-il.